Voyage – Découverte de 3 ashrams en France – Avril 2024

Ces lieux sont connectés à l’Inde, ils ont été fondés par des maîtres indiens et sont imprégnés de leur présence, de leur philosophie, de leur sagesse.

Ashram d’Amma à Pontgouin – 12 au 15 avril 2024

Nous arrivons à 17 personnes dans ce lieu superbe, près de Chartres. C’est l’ashram principal d’Amma (Mata Amritanandamayi) en France, le second étant dans le sud de la France. Une immense ferme bien rénovée qui a autrefois servi de hara, un lieu hors du temps. Nous sommes accueillis chaleureusement par une équipe de jeunes bénévoles dynamiques – il y en a même en service civique. Mais Swamini Amritajyoti Prana, qui dirige le centre, est en voyage. Amma elle-même ne voyage plus hors de l’Inde depuis l’épidémie du Covid. C’est très calme.

Après nous être installés dans nos chambres à 3 ou 4, et restaurés, il faisait grand soleil et nous avons pu pratiquer le yoga dehors dans l’herbe, en cercle autour d’un cadran solaire en pierre. Nous terminons la séance par une marche méditative.

Le matin commence au temple à 6h pour les Archanas – la récitation des 1000 noms de la Mère divine. Cette récitation est faite par une seule personne à la fois, en sanskrit et à un rythme très soutenu. La diction parfaite du récitant est impressionnante. Une rivière de mots nous embarque, tourbillonne à l’intérieur et élève notre âme.
Nous poursuivons par une pratique de yoga, avec une salle mise à notre disposition.
À 8h15, petit déjeuner. Le pain est délicieux, fait maison.
9h, l’heure de la répartition des sevas (service désintéressé), rapide et efficace : cueillette au potager, ratissage, préparation des repas, ménage. Lecture de la pensée d’Amma du jour, avant de commencer. Il y a 3 heures de seva, jusqu’à midi, et une participation au service, à la vaisselle, à l’épluchage des légumes par petits groupes établis.
12h10 méditation dans le temple, devant un autel dressé avec la photo d’Amma et sa guirlande de fleurs.
12h30 déjeuner, toujours délicieux et frais. Dehors sur les tables en bois car il fait suffisamment beau et chaud.
Repos ou promenade dans la campagne. Le jaune des champs de colza flamboie sous un soleil inattendu. Le dimanche, Eva avait préparé une activité qui allait nous mener dans la maison des abeilles, où elle nous a guidés pour rentrer les yeux fermés et nous installer pour écouter…
Séance de yoga.
16h – 17h le week-end : goûter. C’est Odette qui sert ses délicieux gâteaux… il faut dire qu’elle a cuisiné pour la Reine du Danemark ! Irrésistible.
À 18h, c’est l’heure de la belle méditation des fleurs puis des bhajans (chants dévotionnels), superbes, extrêmement variés et mélodieux. Les voix de ceux qui vivent là sont magnifiques, profondes. Elles sont accompagnées par un harmonium, un tabla et un djembé.
Suit une méditation guidée au début puis silencieuse.
Nous avons aussi vu la vidéo d’un satsang (conférence spirituelle) sur les pensées.
20h le dîner, délicieux. Promenade pour certains. Les petites routes sont tranquilles. On aurait aimé voir la comète du diable, mais c’était trop nuageux.

A l’ashram viennent des parents avec leurs enfants. Mais aussi des personnes qui habitent dans les villages alentour et viennent faire un peu de bénévolat. Pendant notre séjour, un groupe venait se former en permaculture. Un éco-hameau est en construction à 500 m de l’ashram. On sent le rayonnement de l’ashram, dans la douceur et le respect. L’idéal de paix par la pratique de la bienveillance et le travail spirituel assidu de chacun est palpable. Nous l’avons senti en partageant pendant ces trois jours le quotidien de l’ashram. Nous repartons le cœur souriant.

 

Ashram de Swami Sivananda, près d’Orléans – 15 au 18 avril 2024

Après l’ashram d’Amma, nous sommes maintenant 18 personnes à l’ashram Sivananda, à Neuville-aux-Bois près d’Orléans. Une participante a dû nous quitter et deux autres nous ont rejoints, et pas n’importe qui : justement des bénévoles qui ont participé à la rénovation du lieu il y a 22 ans. Comme à l’ashram d’Amma, c’est un endroit où une communauté yoguique permet de sauvegarder notre patrimoine. L’ashram est composé de plusieurs bâtiments et entouré par la forêt. Le programme de la journée est le même que dans tous les ashrams Sivananda du monde et les enseignants sont reconnaissables à leur pantalon blanc et T-shirt jaune. La Swami est là et donnera plusieurs satsangs (ici, ils se déroulent en trois temps : méditation silencieuse, kirtans – chants dévotionnels relativement faciles à chanter -, et commentaire d’un passage d’un livre de Swami Sivananda ou de Swami Vishnudevananda, son disciple).

Le premier soir, Madavi nous présente l’ashram, son histoire et celle des fondateurs.

Nous mettons encore le réveil à 5h30 car le premier satsang a lieu de 6h à 7h45. Parfois, comme le 3^ème jour, le satsang est remplacé par une marche silencieuse dans la forêt. C’est un concert de chants d’oiseaux. À un moment, nous nous arrêtons pour méditer, debout. Le soleil se lève.

Puis il y a un cours de yoga dans la même salle de 8h à 10h. La série de yoga qui est enseignée est toujours la même – 12 postures -, avec quelques variantes. Pour plus de fluidité, nous avions préparé cette série à l’ashram d’Amma. Les enseignants sont très compétents et donnent des indications sur la posture, la physiologie, l’énergie, qui sont parfois, pour moi, des révélations.

À 10h, le déjeuner – il n’y a pas de petit-déjeuner. Ensuite, seva pour la moitié du groupe – préparation des légumes, vaisselle et nettoyage de la salle. Il faut avoir sa gourde et sa pince à thé, avec ses sachets ou l’armoise qui est à disposition (il faut en mettre très peu, c’est fort).

12h-13h, conférence. Celles que nous avons entendues étaient sur les thèmes suivants : Affronter la vie avec plus de force, Les bienfaits des postures, Lien entre pranayama et relaxation. Des points de vue intéressants, qui complètent nos connaissances.

13h petit snack pour ceux qui ont faim, suivi d’une pause, repos ou promenade. Le mercredi, à la demande des participants, le bénévole qui a conçu le jardin en permaculture nous fait visiter son œuvre. Il est passionné et convainquant : la terre est noire, meuble et pleine de vie. Et 1m2 de terre en permaculture a un meilleur rendement qu’1m2 en agriculture traditionnelle (on n’a pas parlé de main d’œuvre).

16h cours de yoga (4h par jour en tout).

18h dîner puis seva pour l’autre demi-groupe. Le rythme des repas est idéal, c’est du jeûne intermittent.

20h satsang du soir. Une famille est là avec ses trois enfants, la dernière a deux ans. Ses grands frères suivent comme les adultes, parfois mieux car ils connaissent les chants. Un espoir pour l’avenir de l’humanité ! Le dernier soir, il y a une puja (cérémonie d’offrandes) en l’honneur de Rama, demi-dieu hindou qui symbolise la droiture. Un prêtre indien officie. C’est magnifique, comme en Inde. Le prasad (offrande à la divinité, qui est ensuite partagé avec les convives) est un riz au lait de coco succulent, comme en Inde.

3 jours bien remplis de toutes les voies du yoga, où l’on a senti que l’ashram prenait soin de nous en coulisse.

Ashram de Gretz – 18 au 21 avril 2024

Situé au sud-est de Paris et accessible en RER, ce troisième et dernier ashram où nous nous rendons est un centre védantique Ramakrishna. À nouveau, c’est une grande et vieille maison bien restaurée. La lignée de l’ashram est connue pour son engagement dans le dialogue interreligieux. Or justement, notre invité est le Frère John Martin, un frère bénédictin indien qui connaît aussi l’hindouisme et les textes du yoga.

La géométrie du groupe a encore varié, 3 personnes sont parties et 9 nous ont rejoints, dont le Frère et Claude, sa traductrice. Trois participants suivent le Frère John Martin de longue date.

Sarada et Naren nous accueillent chaleureusement. Nous nous installons dans nos chambres, reliées à la grande maison par un chemin arboré.

Nous avons une salle dédiée pour les cours de yoga et les conférences, dont les horaires nous permettent de suivre l’emploi du temps du Centre.

6h Office du matin à la Chapelle, qui comporte un temps de méditation silencieuse, le chant de mantras et la lecture d’enseignements de Ramakrishna, de Vivekananda, et de livres de yoga comme la Bhagavad Gîtâ.

L’ambiance de cette salle est enveloppante, d’une immense douceur. Le décor est bordeaux, y compris l’épaisse moquette.

8h Petit-déjeuner suivi du seva, comme après le déjeuner et le dîner, dans une ambiance aussi efficace que joyeuse.

Cours de yoga puis conférence, le matin comme l’après-midi. Un yoga en douceur après le dynamisme à l’ashram Sivananda. Petit cadeau : le rituel articulaire enseigné par un yogi du groupe, Hamsa, qui a eu un franc succès.

Le message du Frère John Martin est magnifique. Il nous transporte et nous élève au-delà des religions, dans une voie d’amour inconditionnel pour notre prochain et pour Dieu. L’une des notions les plus marquantes des conférences a été pour moi la présentation de 4 cercles ou niveaux de croissance : individuelle, collective, universelle et divine. C’est une lecture qui peut accompagner notre vision du monde, les questions que nous posons, tout ce que nous sommes amenés à voir ou à vivre. À quel niveau se passe ce que nous faisons ou ce dont nous sommes témoin, à quel niveau réagissons-nous ?

12h Déjeuner en silence, suivi du seva et d’un temps de repos. Les repas sont végétariens et on retrouve avec plaisir les saveurs de l’Inde, car la cuisinière est indienne.

18h l’office du soir avec l’ârati (cérémonie du feu).

20h30 après le dîner en silence et le seva, nous sommes invités à des questions/réponses d’un autre groupe qu’anime le président et directeur spirituel du centre, Swami Atmarupananda. Le Frère John Martin et lui se connaissent bien. Ces deux soirées sont une belle manière de s’imprégner de l’esprit et de l’enseignement de ce lieu, tout à fait en phase avec nos conférences.

L’ashram anime une radio, Radio Gandharva Gana. Le Frère John Martin sera interviewé, moi aussi. Et tout à la fin, c’est à mon tour d’interviewer le Frère John Martin sur le thème Yoga et Christianisme. L’enregistrement sera diffusé en fin d’année sur le site de l’École française de yoga du Sud-Ouest (EFYSO) par Jean-Pierre Laffez, enseignant de yoga, ostéopathe et directeur de l’école.

Après avoir organisé deux voyages dans les ashrams de l’Inde (2020 et 2023), celui-ci était le premier en France. Le test est réussi et invite à refaire !

Depuis notre retour, nos vies ont repris leur cours. Ce voyage y a ajouté quelque chose, un ingrédient essentiel, subtil, qui continuera à rendre notre quotidien un peu plus lumineux, un peu plus doux et confiant.