Qu’est-ce que le yoga ?
Le yoga vient de l’Inde. C’est une pratique psycho-corporelle, multi-millénaire et à visée spirituelle. Sa racine étymologique sanskrite est -yuj, qui signifie atteler, unir, dans le sens de trouver l’harmonie en soi, avec les autres, avec son environnement et plus largement avec le cosmos ; spirituellement, unir le petit soi et le grand Soi, ce qui correspond à trouver l’Absolu, l’Un, le Tout, ou encore à atteindre la Libération. Cette racine a donné en français les mots joug, joindre, jonction.
Son enseignement s’est fait pendant très longtemps par oral, de maître à disciple. Actuellement, et surtout en Occident, où le yoga a véritablement commencé à se diffuser à partir de la moitié du 20ème siècle, on trouve davantage d’enseignants que de véritables maîtres. L’enseignement traditionnel en Inde prenait des années voire des dizaines d’années intégralement dédiées au yoga et le maître attendait que l’élève soit prêt pour l’inviter à transmettre à son tour. Aujourd’hui, à l’extrême inverse, certains TTC (Teacher Training Courses) forment des enseignants à grande vitesse en 200 heures.Et surtout, il n’y a pas un yoga, unique et inchangé, qui aurait traversé les millénaires jusqu’à nous. Il se ramifie en plusieurs grandes voies, puis en multiples branches. On pourrait presque dire que chaque Texte de yoga transmet son yoga, de même que chaque lignée, chaque maître et chaque enseignant. Sans compter que ce yoga varie aussi avec l’évolution du maître ou de l’enseignant !
Quel type de yoga pratique-t-on en Occident ?
Le yoga qui s’est popularisé en Occident est un yoga « moderne » qui, en général, associe postures et respiration. Lorsque les postures se prennent en statique, on parle de Hatha-Yoga, qui a commencé à se développer au XIe siècle de notre ère. Lorsque les postures sont enchaînées, c’est un yoga postural dynamique, plus récent, comme le Vinyasa, l’Ashtanga ou le Power Yoga. Il est donc naturel de faire la confusion entre « yoga » et « yoga postural ». Pourtant, le yoga ne se limite pas à un travail associant postures et respiration. Il est bien plus vaste et encore plus passionnant ! C’est à travers les anciens Textes du yoga que l’on s’ouvre aux autres dimensions du yoga. Étonnamment, ce que l’on y puise nous parle encore aujourd’hui et peut nous guider à la fois dans notre quotidien et dans notre spiritualité. Notons les trois grandes voies énoncées dans la Bhagavad Gītā :
- le Karma Yoga, yoga de l’action désintéressée,
- le Jñana Yoga, yoga de la connaissance (des Textes, mais aussi de soi-même, les deux étant considérés comme équivalents),
- et le Bhakti Yoga, yoga de la dévotion.
Le yoga transforme, il agit sur tous les plans de l’être. La vitesse et les domaines de transformation privilégiés dépendent cependant de chacun : physique, énergétique, psychique, émotionnel ou spirituel. Respecter son rythme propre sans se comparer aux autres est une clé essentielle. Les arbres poussent moins vite que les fleurs. Dans les postures, ce n’est pas la performance physique qui est visée, mais une adéquation entre les besoins de mouvement du corps et ses possibilités. La recherche de la posture juste pour soi, dans la non-violence, est fondamentale. La puissance de transformation du yoga postural est décuplée lorsqu’on lui adjoint les techniques de respiration (prānāyāma) et la méditation (dhyāna), voire les autres voies ou les autres aspects du yoga, car d’infinies combinaisons sont possibles.
Pour moi, le yoga est un guide de vie invisible et présent à chaque instant. Il m’aide à prendre du recul, relativiser, positiver, être patiente avec moi et avec les autres, à retrouver le bien-être physique ou à accepter la douleur, plus généralement à accueillir les événements de la vie, à me reconnecter à la joie et l’Amour.